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Le rôle de l’expert mandaté par l’assurance après un accident de la route

by Mathilde
Le rôle de l'expert mandaté par l'assurance après un accident de la route

Qui est cet expert mandaté après un accident de la route ?

Lorsque vous êtes impliqué dans un accident de la route, les démarches administratives peuvent vite devenir un vrai casse-tête. Entre votre santé, votre véhicule, et vos droits, il est parfois difficile de tout suivre. C’est à ce moment-là qu’intervient une figure souvent méconnue, mais pourtant essentielle : l’expert mandaté par l’assurance. Mais qui est-il exactement ? Et quel est son rôle ? Mettons les warnings, et faisons le point ensemble.

Un expert automobile, c’est quoi au juste ?

L’expert automobile est un professionnel agréé, souvent sollicité par les compagnies d’assurance après un accident. Son objectif ? Évaluer les dommages subis par le véhicule afin de permettre à l’assurance de déterminer le montant de l’indemnisation ou de la réparation.

Il ne s’agit pas d’un mécanicien classique. C’est un professionnel indépendant (même s’il est missionné par l’assurance) dont la mission repose sur l’analyse, la neutralité et l’expertise technique. Il doit être inscrit sur la liste nationale des experts en automobile (accessible via le ministère des Transports), et respecter une déontologie stricte.

Dans quels cas l’expert intervient-il ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’intervention d’un expert n’est pas systématique après chaque accrochage. Elle devient nécessaire dans plusieurs cas bien précis :

  • Lorsque le montant estimé des réparations est élevé.
  • Si le véhicule est déclaré économiquement irréparable (VEI).
  • Quand il existe un doute sur les circonstances de l’accident.
  • Si le véhicule est fortement endommagé et nécessite une décision sur sa sécurité de circulation.

Par exemple, suite à un choc frontal important avec déploiement d’airbags, l’expert sera missionné pour juger si votre voiture peut encore rouler, ou si elle doit être retirée de la circulation (procédure de véhicule gravement endommagé).

Comment se déroule une expertise ?

Une fois l’accident déclaré à votre assureur – généralement dans les 5 jours ouvrés – celui-ci missionne un expert pour examiner votre voiture. Trois types d’expertise sont possibles :

  • Expertise sur site : L’expert se rend dans un garage où est immobilisé votre véhicule.
  • Expertise à distance ou par photo : Le garage ou vous-même transmettez des clichés des dégâts. Cette méthode est de plus en plus fréquente, mais uniquement possible si les dommages sont légers et bien identifiables.
  • Expertise contradictoire : Si vous contestez les conclusions de l’expert mandaté par votre assurance, vous pouvez faire appel à votre propre expert pour une contre-expertise. Les deux experts échangeront pour parvenir à un accord. En cas de désaccord persistant, un troisième expert arbitrera (on parle alors du « troisième homme »).

Une fois l’expertise terminée, l’expert rédige un rapport transmis à l’assureur. Ce document détaillera l’état du véhicule, les réparations nécessaires, leur coût estimatif, et donnera un avis sur la possibilité de remettre le véhicule en circulation ou non.

VEI, VGA, VGE… de quoi parle-t-on ?

Si vous avez déjà entendu ces termes sans y comprendre grand-chose, vous n’êtes pas seul ! Voici un petit décodeur des acronymes courants utilisés par les experts :

  • VEI (Véhicule Économiquement Irréparable) : Les réparations coûtent plus cher que la valeur du véhicule. L’assurance vous indemnise sur la base de la valeur de remplacement du véhicule.
  • VGE (Véhicule Gravement Endommagé) : L’état du véhicule présente un danger pour la sécurité. Il est interdit de rouler avec tant qu’une contre-expertise favorable n’a pas été réalisée après remise en état.
  • VGA (Véhicule Gravement Accidenté) : Variante du précédent, souvent utilisée dans le jargon administratif.

Ces classifications ont des conséquences importantes pour vous : immobilisation du véhicule, impossibilité de le vendre, obligation de réparations spécifiques… Il est donc crucial de bien comprendre la décision rendue par l’expert.

Et si je ne suis pas d’accord avec l’expert ?

C’est une situation plus fréquente qu’on ne le pense. Vous trouvez que la valeur attribuée à votre voiture est sous-estimée ? Que les réparations sont surévaluées ? Que votre voiture est parfaitement en état de rouler malgré la décision de l’expert ? Vous avez le droit de contester le rapport.

Vous pouvez dans ce cas demander une contre-expertise à vos frais, que votre assureur n’est pas tenu de prendre en charge, sauf si une expertise contradictoire est prévue dans votre contrat (pensez à relire vos garanties !). Il est aussi possible de recourir à un médiateur de l’assurance ou, en dernier recours, à une procédure judiciaire.

Un petit conseil pratique : gardez toutes les factures d’entretien, les pièces changées, et les clichés de l’accident pour appuyer votre dossier en cas de désaccord. Un expert n’est pas infaillible, mais il base sa décision sur des faits. Aidez-le à voir juste !

Quel impact sur l’indemnisation ou la réparation ?

Le rapport de l’expert sert de base à l’assureur pour :

  • Définir le montant de l’indemnisation si le véhicule est irréparable.
  • Valider ou refuser des réparations chez un garagiste.
  • Décider de l’immobilisation ou non du véhicule (critère de sécurité).
  • Déterminer les responsabilités, en cas de doute sur les circonstances de l’accident.

Autrement dit, cette expertise influence à la fois l’aspect financier et la possibilité de continuer à utiliser votre voiture.

Par exemple, votre voiture est estimée à 5 000 €, mais les réparations s’élèvent à 6 500 €. Votre assureur pourra refuser la prise en charge des réparations, préférant vous indemniser à hauteur de la valeur estimée. Ce n’est pas toujours agréable, mais cela fait partie des règles du jeu assurantiel.

Faut-il se méfier de l’expert mandaté par l’assurance ?

Il est tentant de croire que l’expert joue pour l’assurance et non pour vous. En réalité, c’est un professionnel qui doit rester impartial. Certes, il est payé par l’assureur, mais il est tenu à une grande rigueur professionnelle et à une neutralité totale.

Cela dit, comme tout être humain, l’expert peut se tromper. D’où l’intérêt, si vous avez un doute sérieux sur l’évaluation de votre véhicule, de faire valoir votre droit à une contre-expertise. De nombreux automobilistes en sortent gagnants, quand le désaccord est justifié.

Peut-on choisir son propre expert ?

Oui, et c’est même recommandé en cas de gros sinistre. Toutefois, l’assureur n’est pas forcément obligé de suivre cet avis. En revanche, il doit tenir compte de toute expertise contradictoire menée selon les règles et dans un délai raisonnable.

Des cabinets d’expertise indépendants peuvent être mandatés directement par les assurés. Le coût varie selon la situation, mais peut parfois éviter une perte financière importante ou une mauvaise évaluation du préjudice subi.

Que faire en attendant l’expertise ?

Surtout, ne touchez pas à votre véhicule ! N’essayez pas de le réparer, de changer des pièces ou de le déplacer vers un autre garage sans en informer votre assureur ou l’expert. Toute modification peut fausser le diagnostic, et retarder ou compromettre votre indemnisation.

Faites également en sorte de bien documenter l’accident : prenez des photos sous plusieurs angles, notez ou dessinez le positionnement des véhicules, et récupérez les témoignages si possible. Tout cela aidera l’expert à mieux comprendre le contexte et à éviter toute mauvaise interprétation.

Le mot de la fin

La route est pleine d’imprévus, et un accident peut vite se transformer en montagne de paperasse. L’expert mandaté par l’assurance est souvent vu comme un intrus, mais il est en réalité là pour objectiver une situation délicate. Bien comprendre son rôle, ses marges de manœuvre, et vos droits en tant qu’assuré est essentiel pour cheminer sereinement dans les suites d’un sinistre.

Gardons en tête que derrière chaque dossier, il y a des humains : l’expert, certes, mais aussi vous, avec vos inquiétudes, vos priorités, votre histoire. Alors, la prochaine fois que vous croiserez un expert auto, inutile de froncer les sourcils — offrez-lui un café (s’il n’est pas pressé) et échangez. Une route mieux partagée commence souvent par un simple dialogue.

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