France et Belgique : deux voisins proches, un même amour pour la frite… mais pas forcément la même tolérance quand il s’agit d’appuyer un peu trop sur la pédale d’accélérateur. Que vous soyez frontalier, touriste ou simple curieux, mieux vaut savoir à quoi s’en tenir si vous roulez un peu trop vite sur les routes belges. Car oui, la Belgique prend les excès de vitesse très au sérieux – et votre portefeuille risque de vite s’en rendre compte.
Petit excès ou gros dépassement : comment la Belgique sanctionne ?
En Belgique, les excès de vitesse sont catégorisés selon leur gravité. Et contrairement à ce que l’on pense parfois, même un « petit 5 km/h au-dessus » ne passe pas inaperçu. Ici, pas de marges de tolérance aussi larges qu’en France. Dès 1 km/h au-dessus de la limite (hors marge technique), vous êtes théoriquement verbalisable. Autant dire que le radar belge n’est pas d’humeur arrangeante.
Voici ce que vous risquez en fonction de la vitesse dépassée, pour des infractions constatées hors agglomération :
- Moins de 10 km/h au-dessus de la limite : amende forfaitaire de 53 €.
- Entre 11 et 20 km/h : 53 € + 6 € par kilomètre au-dessus de la limite.
- Entre 21 et 30 km/h : 53 € + 6 € par kilomètre, sans possibilité de transaction immédiate dans certains cas.
- Au-delà de 30 km/h : c’est le parquet qui s’en mêle. Vous risquez une comparution devant le tribunal, avec possible retrait de permis (même pour les ressortissants français) et des amendes pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines, voire milliers d’euros.
En agglomération ou en zone 30, la sévérité grimpe encore :
- Excès inférieur ou égal à 10 km/h : amende de 53 €.
- Excès entre 11 et 20 km/h : 53 € + 11 € par km/h supplémentaire.
- Excès supérieur à 20 km/h : convocation auprès du parquet possible selon le contexte.
Oui, ça pique même pour un « léger » excès. Et inutile d’espérer que votre plaque française vous protège : les radars automatiques belges collaborent avec l’administration française. Une amende belge arrivera bien à votre domicile.
Les radars belges ne plaisantent pas
Vous pensiez que seuls les grands axes étaient surveillés ? Détrompez-vous. La Belgique utilise des milliers de radars fixes et mobiles, parfois même cachés dans des véhicules banalisés ou dissimulés dans la verdure.
Anecdote rapportée par un automobiliste français : « J’étais sur une route nationale en Wallonie, trois files vides et une belle ligne droite, le genre de coin où on roule à 90 km/h par réflexe. Sauf que c’était une zone 70… Résultat : 112 € d’amende pour 17 km/h au-dessus. Et sans aucune présence visible. Tout automatique. »
Les sections radars-tronçons sont aussi très répandues. On y mesure votre vitesse moyenne sur plusieurs kilomètres. Une bonne raison de garder une allure régulière, et pas seulement de freiner juste avant le flash…
Et pour les conducteurs français ?
Bonne ou mauvaise nouvelle : la Belgique applique les accords transfrontaliers pour les infractions routières. Résultat ? Votre “petit excès” commis sur l’E42 ne restera pas sans réponse. Vous recevrez l’amende à votre domicile en France, avec l’obligation légale de la régler.
Cependant, si vous ne payez pas l’amende volontaire (transaction immédiate), vous pouvez être poursuivi jusqu’à une décision judiciaire belge. Et dans des cas plus graves (excès importants, récidives…), la justice peut ordonner la suspension ou le retrait de votre permis de conduire. Le permis français reste valable en France, mais vous serez interdit de conduire en Belgique pendant la durée de la suspension. Cela peut devenir problématique pour les personnes frontalières ou les routiers.
Le système de perception immédiate belge : payez d’abord, discutez (peut-être) après
Le système belge repose fortement sur la perception volontaire et immédiate (« transaction »). Vous recevez une proposition d’amende qui, si vous la payez rapidement, permet de mettre fin aux poursuites. Mais attention : cela implique aussi que vous reconnaissez l’infraction. Il n’y a pas de système de retrait de points en Belgique, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de conséquences.
Certains conducteurs se retrouvent ainsi déstabilisés : « J’ai reçu l’amende, je ne savais pas trop quoi faire. Finalement j’ai payé, mais j’aurais aimé comprendre mes droits français dans ce contexte-là. »
En tant que conducteur français, vous bénéficiez toujours de vos droits de recours. Mais contester une amende belge nécessite souvent de s’adresser à un avocat local ou à des services spécialisés. Les procédures sont rarement traduites en français clair… même si le pays est officiellement trilingue !
Exemples de sanctions typiques
Pour vous donner une idée plus précise du coût d’un excès de vitesse en Belgique, voici quelques scénarios concrets :
- 90 km/h au lieu de 70 sur une route limitée : excès de 20 km/h ⇒ 173 € (53 € + 6 € x 20).
- 65 km/h au lieu de 50 en ville : excès de 15 km/h ⇒ 218 € (53 € + 11 x 15).
- 130 km/h au lieu de 90 km/h : excès de 40 km/h ⇒ transmission obligatoire au parquet. Risque de convocation au tribunal, retrait de permis temporaire + amende élevée.
Et pour les excès vraiment extrêmes, comme 160 km/h sur autoroute limitée à 120 ? Les autorités peuvent aller jusqu’à la confiscation du véhicule, notamment si d’autres infractions viennent s’ajouter (alcool, téléphone…).
Stage de récupération de points : utile ? Faisable ?
Contrairement à la France, le système belge ne repose pas sur un permis à points. Donc pas de retrait point par point selon les infractions. Toutefois, pour les résidents français, l’infraction n’entraîne pas – sauf cas particulier – de perte de points sur le permis hexagonal. Mais cela ne veut pas dire que vous ne devez pas prendre l’infraction au sérieux.
Si vous accumulez les excès de vitesse, que ce soit en France ou à l’étranger, vous risquez à terme une invalidation de votre permis. Dans ce cas, suivre un stage de récupération de points peut être utile pour éviter la suspension. Notez toutefois qu’aucun point ne peut être récupéré pour une infraction commise hors territoire français directement, mais le stage peut contribuer à préserver votre solde ou à agir à temps.
Prévenir plutôt que payer : quelques conseils pratiques
Rouler en Belgique ne signifie pas rouler avec une boule au ventre – mais cela mérite un peu d’attention :
- Vérifiez bien les panneaux : certaines zones passent brusquement de 90 à 70 km/h, sans réelle raison apparente. Restez vigilant.
- Utilisez un GPS à jour : de nombreux systèmes signalent les limitations en temps réel… très utile quand les infrastructures belges vous semblent un peu floues.
- Gardez une vitesse constante : en cas de radar tronçon, mieux vaut rouler à 70 km/h sur 3 km que de ralentir 10 secondes et reprendre aussitôt.
- Si vous recevez une amende, réagissez vite : mieux vaut payer une transaction à 173 € que d’attendre un possible jugement du parquet.
Finalement, un excès de vitesse en Belgique, ça coûte cher… mais c’est aussi un rappel : les règles ne sont pas les mêmes partout, et une conduite prudente est la meilleure alliée de votre sécurité (et de votre budget).
Alors, à tous ceux qui envisagent une escapade à Bruxelles, Liège ou Charleroi : n’oubliez pas que la frite se déguste tranquillement… et que la route belge se respecte avec attention.
Et vous, avez-vous déjà été flashé en Belgique ? Partagez vos anecdotes et vos questions dans les commentaires : c’est ensemble qu’on fait avancer la sécurité routière.